14 février 2022
14 février 2022
14 février 2022
Il ne faut surtout pas penser que l’analphabétisme ne se mesure qu’au fait que nous ayons été ou non à l’école moderne. Non ! Ne savoir ni lire ni écrire dans sa langue maternelle ou dans une langue nationale se définit sans aucun doute comme une forme d’analphabétisme. Et pourtant, nous pourrions encore travailler à l’amélioration de notre qualité de vie et œuvrer plus pour le développement de notre pays si seulement nous étions capables de lire et d’écrire au moins une de nos langues nationales. Dans cet article, nous vous donnons les raisons essentielles pour lesquelles, vous devez œuvrer à la valorisation de nos langues nationales.
Nous tirerons énormément de profit à nous consacrer à la promotion de nos langues locales qui malheureusement sont interdites à l’école moderne. Du moins, jusqu’à un passé récent, plusieurs élèves se voyaient passer au cou le signal artisanal fabriqué avec les coques d’escargot quand ils s’exprimaient dans leurs langues maternelles dans l’enceinte de l’établissement. Cette pratique reste une insulte sinon un frein à la conservation de nos langues qui constituent le principal véhicule de nos cultures.
« Tuer une langue, c’est tuer toute une culture et sans culture, tout peuple s’effondre. »
Ainsi, la conservation de nos langues nationales béninoises reste un facteur plus qu’important pour mieux révéler nos cultures à l’instar du Gouvernement béninois qui après la restitution des trésors royaux, œuvre pour leur révélation dans le cadre de l’Expo Art du 20 février au 20 mai au palais de la Marina du Bénin.
À travers la conservation de nos langues‚ c’est tout notre patrimoine culturel et touristique qui est mis à l’abri de l’engloutissement de la mondialisation.
Avec la lecture et l’écriture des langues locales‚ nous entrerons encore plus dans la perspective d’une globalisation qui intègre toute la population. En effet‚ les connaissances scientifiques et techniques acquises à l’école pourront être traduites‚ partagées et enseignées aux moins chanceux qui n’y sont pas allés, mais sont en mesure de les lire et de les comprendre dans les langues béninoises qu’ils utilisent.
L’alphabétisation dans les langues nationales reste une porte d’ouverture vers un développement durable qui inclut toutes les couches sociales. Le développement, le vrai, ne doit épargner aucun citoyen, aucune citoyenne. Pour ce faire, l’égalité des chances que nous promouvons chaque jour doit aller également dans ce sens : l’enseignement des langues béninoises à tous les niveaux.
Par ailleurs‚ avec la généralisation de l’alphabétisation en langues nationales‚ nous développerons une littérature locale écrite presque inexistante jusque-là. Ce serait alors l’aubaine de voir apparaître des romans‚ des théâtres‚ des contes‚ des nouvelles‚ des poésies et autres genres littéraires en Fɔn‚ Gun‚ Minan‚ Idááshà‚ Dendi‚ Bariba‚ Biali… et bien d’autres langues. Certes, quelques efforts sont faits dans ce sens, mais l’oralité est encore la forme de prédilection dans la littérature africaine et particulièrement béninoise. Ainsi, imaginez un instant des œuvres littéraires dans nos langues nationales avec tout l’attrait de leur tonalité et de leurs expressions à la fois marrantes‚ moqueuses et séduisantes à travers des noms comme Zúgwí‚ Fɔnlíngán‚ Vɔ̀vɔ̀nɔ̀nbakɛ̀n‚ lɔnlɔnnyɛ…
C’est pour ces raisons capitales que nous devons tous nous initier à l’écriture et à la lecture des langues nationales comme le Fongbé que promeut IamYourClounon. Le développement ou la civilisation ne doit pas nous éloigner de nos sources. Il s’agit d’améliorer notre qualité de vie en préservant notre identité culturelle. Nous participons au développement en valorisant notre culture. Et cette visée transite également par la mise en valeur de notre langue locale.
Prêtez-nous votre énergie et votre voix .
Instructif